DOSSIER HAUSSMANN

3 septembre 2015

DOSSIERS

 DOSSIER HAUSSMANN

MÉTHODE D’ANALYSE DE DOSSIER ( à combiner avec la méthode d’analyse d’oeuvre si nécessaire).

1 Commencer par lire le dossier dans sa totalité en notant dans la marge des mots-clés évoqués par les documents.

2 Classer vos idées en vous appuyant sur les mots-clés que vous avez pu identifier. Cette étape doit vous permettre d’intégrer tous les documents du dossier dans votre travail et de comprendre le dossier et les questions qu’il pose. Vous êtes à la recherche du sens!!

3 Dégager une problématique c’est à dire une question à laquelle vous allez répondre dans votre devoir. Cette question sous-tend le dossier que je vous propose. Elle est ici assez simple.

4 Construire un plan détaillé avec parties et sous-parties en insérant et analysant les docs nécessaires (vous indiquerez les n° des docs). Attention les docs ne doivent pas juste « apparaître » mais être analysés cad que vous devez leur donner du sens: pourquoi sont-ils là/ à quoi servent-ils?) Ce plan vous permet de répondre à la problématique. Cette partie n’est pas rédigée.

5 Rédiger une introduction et une conclusion. La 1er présente votre problématique et annonce le plan, la 2ème fait le bilan de l’analyse et propose une ouverture.

6 Relisez-vous.

7 Envoyer votre analyse à l’adresse suivante histoiredesartsmontaigne@gmail.com

BON COURAGE

DOCUMENT 1  TEXTES SUR PARIS/ POUR OU CONTRE ?

Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville
Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel) ;

Paris change ! Mais rien dans ma mélancolie
N’a bougé ! Palais neufs, échafaudages, blocs,
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie,

Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal (1857), le Cygne

 

 

Victor Considérant (1808-1893), l’un des saint-simoniens influents, écrivait en 1845 : « Paris, c’est un immense atelier de putréfaction, où la misère, la peste et les maladies travaillent de concert, où ne pénètrent guère l’air ni le soleil. Paris, c’est un mauvais lieu ou les plantes s’étiolent et périssent, où, sur sept petits enfants, il en meurt quatre dans l’année. »

 

 

 

La civilisation se taille de

larges avenues dans le noir dédale des ruelles (…)

des habitations dignes de l’homme dans lesquelles

la santé descend avec l’air et la pensée sereine avec

la lumière du soleil” Théophile Gautier.

 

 

Emile de Labédollière, dans Le nouveau Paris illustré par Gustave Doré qu’il publie en 1860, montre qu’à la veille des travaux de Haussmann ce quartier sordide n’avait guère évolué depuis la description de Balzac: « En 1848, le Carrousel était un désert [...]. De la place au Louvre, la voie publique était bordée de baraques, la plupart habitées par des marchands de bric-à-brac, qui débitaient de vieilles gravures, des médailles antiques, des flèches de sauvages, des armures rouillées, des têtes de Zélandais, des crocodiles empaillés, des bahuts et des momies [...]. Quand la nuit venait, l’ombre enveloppait les alentours, encore augmentée par la masse noire des palais; et le passant attardé ne s’aventurait qu’en tremblant dans ces lieux solitaires, non loin desquels une population sinistre se cachait dans des cabarets borgnes et dans des maisons mal famées. »

 

Huysmans dès 1879 : « Nous voyons clairement aujourd’hui l’évolution déterminée en littérature et en peinture; nous pouvons également deviner quelle sera la conception architecturale moderne. Les monuments sont là; les architectes et les ingénieurs, qui ont bâti la gare du Nord, les Halles, le marché aux bestiaux de la Villette et le nouvel Hippodrome, ont créé un art nouveau, aussi élevé que l’ancien, un art tout contemporain de fond en comble, supprimé presque le bois, les matériaux bruts fournis par la terre, pour emprunter aux usines et aux foyers la puissance et la légèreté de leurs fontes »

 

 

DOCUMENT 2 TEXTES  DE ZOLA

 » C’est bête ces grandes villes ! II ne se doute guère de l’armée de pioches qui l’attaquera un de ces beaux matins, et certains hôtels de la rue d’Anjou ne reluiraient pas si fort sous le soleil couchant, s’ils savaient qu’ils n’ont plus que trois ou quatre ans à vivre  » La Curée 1871

« On a coupé Paris en quatre. […] La grande croisée de Paris, comme ils disent. Ils dégagent le Louvre et l’Hôtel de Ville. Jeux d’enfants que cela ! […] Quand le premier réseau sera fini, alors commencera la grande danse. »idem

 

« Plus d’un quartier va fondre et il restera de l’or aux doigts des gens qui chaufferont et remueront la cuve. »La Curée1871

 » Paris tranché à coups de sabre, les veines ouvertes, nourrissant cent mille terrassiers et maçons…  »  La Curée, 1871

« … un grand hôtel, situé entre cour et jardin. Les deux grilles, chargées d’ornements dorés, qui s’ouvraient sur la cour, étaient chacune flanquée d’une paire de lanternes en forme d’urnes également couvertes de dorures et dans lesquelles flambaient de larges flammes de gaz. » (1.25). « Les deux étages de l’hôtel s’élevaient sur des offices, dont on apercevait, presque au ras du sol, les soupiraux carrés garnis de vitres dépolies. [ ... ] C’était un étalage, une profusion, un écrasement de richesses .L’hôtel disparaissait sous les sculptures. » idem

 

« Son premier plan était d’acquérir à bon compte quelque immeuble qu’il saurait à l’avance condamné à une expropriation prochaine, et de réaliser un gros bénéfice en obtenant une forte indemnité. »Idem

 

« Aristide Saccard, depuis les premiers jours, sentait venir ce flot montant de la spéculation …

Dans ses courses continuelles à travers l’Hôtel de Ville, il avait surpris le vaste projet de la transformation de Paris, le plan de ces démolitions, de ces voies nouvelles et de ces quartiers improvisé idem

 

« Il était au courant de toutes les escroqueries classiques: il savait comment on revend pour un million ce qu’on a acheté cent mille francs »idem

 

E. Zola L’Assommoir (1877) : “ La maison paraissait d’autant plus colossale qu’elle s’élevait entre deux petites constructions basses, chétives, collées contre elle ; et, carrée, pareille à un bloc de mortier gâché grossièrement, se pourrissant et s’émiettant sous la pluie, elle profilait, sur le ciel clair, au-dessus des toits voisins, son énorme cube brut, ses flancs non crépis, couleur de boue, d’une nudité interminable de murs de prison. Les fenêtres sans persiennes montraient des vitres nues, d’un vert glauque d’eau trouble… Du haut en bas, les logements trop petits crevaient au-dehors, lâchaient des bouts de leur misère par toutes les fentes…”.

 

« L’ombre, sommeillant dans le creux des toitures multipliait la forêt des piliers, élargissait à l’infini les nervures délicates, les galeries découpées, les persiennes transparentes ; et c’était, au-dessus de la ville, jusqu’au fond des ténèbres, toute une végétation, toute une floraison, monstrueux épanouissement du métal, dont les tiges qui montaient en fusée, les branches qui se tendaient et se nouaient, couvraient un monde avec les légèretés de feuillage d’une futaie séculaire ». E. Zola, Le Ventre de Paris , 1873

« L’architecte, par hasard intelligent, un jeune homme amoureux des temps nouveaux, ne s’était servi de la pierre que pour les sous-sols et les piles d’angles, puis avait monté toute l’ossature en fer, des colonnes supportant l’assemblage des poutres et des solives. Les voutains des planchers, les cloisons des distributions intérieures étaient en brique. Partout on avait gagné de l’espace, l’air et la lumière entraient librement, le public circulait à l’aise, sous le jet hardi des fermes à longue portée; C’était la cathédrale du commerce moderne, solide et légère faite pour un peuple de clientes (…); C’était comme une nef de gare, entourée par les rampes de deux étages, coupée d’escaliers suspendus, traversée de ponts volants (…); Et tout ce fer mettait là, sous la lumière blanche des vitrages, une architecture légère, une dentelle compliquée où passait le jour, la réalisation moderne d’un palais du rêve, d’une Babel entassant des étages, élargissant des salles, ouvrant des échappées sur d’autres étages et d’autres salles à l’infini » .E. Zola. Au Bonheur des Dames,1883

DOCUMENT 3 PHOTO ET PLAN DE PARIS

Barricades rue Saint Maur 18484

PLAN 1  PLAN 3

L’île de la Cité et son tissu urbain médiéval avant           L’île de la Cité remodelée par les travaux d’Haussmann :                                          les travaux haussmanniens (plan Vaugondy de 1771)   nouvelles rues transversales (rouge), espaces publics (bleu                                               clair) et bâtiments (bleu foncé)

PLAN

Plan Le Paris d’Haussmann

DOCUMENT 4 PHOTOGRAPHIES DE CHARLES MARVILLE 1858/ COMMANDE DE HAUSSMANN

6                            7

Elargissement de la rue Réaumur/ En haut à gauche ce que                   Construction de l’avenue de l’Opéra

On  appelait « la cour des miracles ». Photo avant démolition de Charles Marville sur commande du baron Haussmann 1858

9

La rue  censier avant / après En haut photo de Charles Marville 1858

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Les buttes Chaumont avant-après. En haut photo de Charles Marville 1858

DOCUMENT 5 PHOTOGRAPHIES ARCHITECTURE PARIS

12   13

Les Halles architecte Victor Baltard 1857-1886 Commande de Haussmann  « Du fer, du fer, rien que du fer ! »  mot fameux du Baron Haussmann, alors préfet de la Seine, adressé à l’architecte Victor Baltard à propos du projet des Halles.

14              20

Gare du nord Jacques Hittorf 1865                                           Boulevard Haussmann 1857 1922

21                                                    22

Le Bon marché 1869 C. Boileau 1887 achevé par G. Eiffel                  Opéra Garnier  1862-1875

23      24

Abattoirs de la Villette 1860 1867                                 Bois de Boulogne  Jean-Charles Alphand 1852 1870

DOCUMENT 6 NAPOLÉON III ET HAUSSMANN

Napoléon III 1808 1873

- origine : Louis-Napoléon BONAPARTE né à Paris, le 20 avril 1808, neveu de Napoléon 1er (il est le fils de Louis BONAPARTE, roi de Hollande et plus jeune frère de Napoléon, et de Hortense de BEAUHARNAIS, fille de Joséphine, l’impératrice)

- influences :
• il part en exil dès l’âge de 6 ans et il voyage dans de nombreux pays
• il séjourne en particulier à Londres (de 1846 à 1848). Londres, détruite par un grand incendie en 1666, avait été totalement reconstruite et était devenue, au début du 19ème un modèle d’urbanisme et d’hygiène par rapport aux autres villes d’Europe

- idéologie : Louis-Napoléon est un saint-simonien convaincu. SAINT-SIMON (1760-1825) développe une théorie des classes sociales, soulignant l’exploitation d’une majorité de travailleurs par une minorité de propriétaires rentiers, non entrepreneurs. Dans l’ère industrielle naissante, il considère que l’âge d’or est à venir et à trouver dans la perfection de l’ordre social qui passera par une forme de capitalisme qui créera une abondance de richesse profitant à tous. L’approche socialiste de Saint-Simon se remarque particulièrement dans la tendance à l’organisation et à la planification; son objectif est l’élévation morale du prolétariat grâce à une organisation des richesses par les capitalistes eux-mêmes. En écrivant, dans sa captivité de HAM, « L’extinction du paupérisme », Louis-Napoléon reprend à son compte les thèses saint-simoniennes.

Napoléon Ier l’a dit: « Pour embellir Paris, il y a plus à démolir qu’à bâtir. »

Fiche d’identité de Georges Eugène Haussmann

Naissance : 27 mars 1809 à Paris Mort : 11 janvier 1891 à Paris

Fonctions : sous-préfet (Yssingeaux, Nérac…), puis préfet du Var (1849), de l’Yonne (1850),

de la Gironde (1851) et de la Seine (1853-1870), puis député de la Corse (1877-1881)

 1831 : début dans la préfectorale, est nommé secrétaire général de la préfecture de la Vienne

1832 Epidémie de choléra à Paris

3 mai 1841« la loi d’expropriation pour cause d’intérêt public du « , dite « la loi Rambuteau ».

1853 : nommé préfet de la Seine le 22 juin par Napoléon III

1854, Nouvelle épidémie de choléra : 11000 personnes meurent

1854 : décrets relatifs à l’aménagement de la place de l’Etoile, déclaration d’utilité publique du dégagement de l’Hôtel de Ville, du prolongement de la rue de Rivoli et le percement du “Boulevard du Centre” (Actuels boulevards Sébastopol, du Palais et Saint-Michel)

1855 : décrets d’ouverture du boulevard Saint-Michel et du boulevard Saint Germain

1856 : Haussmann est élevé à la dignité de grand-officier de la Légion d’honneur

1857 : inauguration de l’hippodrome de Longchamp et des nouveaux bâtiments du Louvre Haussmann nommé sénateur

1858 : inauguration du boulevard Sébastopol; décret relatif à l’expropriation

1859 : déclaration d’utilité publique du boulevard Magenta (jusqu’à l’actuelle place de la République – du Château d’eau alors)

1860 : incorporation des communes suburbaines au territoire de Paris; la Cour de cassation

Renverse sa jurisprudence quant à l’indemnisation des immeubles expropriés; décret donnant à Haussmann accès au conseil des ministres (pour les affaires relevant de Paris)

1861 : Charles Garnier est choisi à l’unanimité pour le projet de nouvel Opéra de Paris

1862 : inauguration du Théâtre du Chatelet, de la Gaité; Notre Dame de Paris est restaurée; Haussmann grand-croix de la Légion d’honneur

1865 : décret autorisant le dégagement du site du nouvel Hôtel Dieu; le choléra fait plus de4000 victimes en octobre

1867 : les abattoirs de la Villette mis en service: Haussmann élu à l’Académie des beaux-arts

1867 Jules Ferry rédige une brochure intitulée Les Comptes fantastiques d’Haussmann

1870 : Haussmann révoqué par Napoléon III (5 janvier)

 

Son œuvre répondait « au triple besoin de la sécurité, de la circulation et de la salubrité».

 

Extrait des mémoires d’Haussmann : « L’empereur, en traçant le boulevard de Strasbourg et son prolongement jusqu’à la Seine et au-delà, n’avait pas plus en vue l’utilité stratégique de ce prolongement que de tant d’autres voies, comme la rue de Rivoli, par exemple, dont l’alignement droit ne prêtait pas à la tactique des insurrections locales. Mais, s’il n’a pas cherché par-dessus tout ce résultat, comme l’opposition le lui reprochait, on ne peut nier que ce fut la très heureuse conséquence de tous les percements conçus par sa Majesté pour améliorer et assainir l’ancienne ville.« 

 

DOCUMENT 7 DONNÉES CHIFFRÉES

Quelques chiffres

137 km de nouveaux boulevards

Dépense 50 à 80 millions de francs par an.

En 1870, les emprunts successifs ont abouti à une dette de 1,5 milliards de francs, qui ne sera totalement remboursée que sous la 3ème République.

Le réseau d ‘égout est multiplié par six (passant de 100 Km à 600 km).

En 1860, quelque huit mille entreprises emploient 31 000 maçons, 5 000 charpentiers, 3500 couvreurs, 8 000 menuisiers, 600 peintres, 6 000 serruriers, en tout 60 000 hommes.

En 17 ans, 60% de la surface de Paris est transformée.

Le règlement de 1859 permet de faire monter les façades jusqu’à 20 mètres de hauteur dans les rues de 20 mètres de largeur qu’Haussmann est en train de percer, alors que la hauteur maximale était de 17,55 mètres auparavant. Les toits doivent toujours s’inscrire sous une diagonale à 45 degrés.

On détruit 20 000 maisons pour en construire plus de 40 000 entre 1852 et 1870.

Près de 400.000 arbres plantés dans le bois de Boulogne, 200.000 autres sur les trottoirs de la capitale, 27 squares dessinés.

Arrondissement

1861

1866

1872

1er 89 519 81 665 74 286
6e 95 931 99 115 90 288
17e 75 288 93 193 101 804
20e 70 060 87 844 92 712

Evolution de la population  entre 1861 et 1872 dans 4 arrondissements parisiens

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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